Une saison de compétition sur Counter-Strike:Global Offensive

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Sports et Esports font l’objet de longs débats quant à leurs points communs et leurs différences, mais s’il est bien une chose qui les rassemble, c’est leurs formats de compétition. Comme dans le milieu on n’aime pas faire les choses simplement, chaque jeu possède aujourd’hui un système différent, parfois difficile à appréhender pour la communauté et pour les nouveaux venus dans le milieu. Combien de tournois sont organisés par an ? Quels sont les plus importants ? Y a-t-il des ligues nationales ou régionales ? Comment désigne-t-on la « meilleure équipe du monde » ? Autant de questions auxquelles on apprend à répondre à mesure que l’on suit la scène compétitive, faute de trouver des explications claires et détaillées avant de se lancer dans l’aventure.

Cette nouvelle série d’articles, « Une saison de compétition », permettra justement d’introduire les différents systèmes de tournois existant aujourd’hui, à commencer par celui du jeu Counter-Strike:Global Offensive. L’avantage de CS:GO, c’est que tous les tournois de l’année sont très rapidement connus et programmés, laissant l’occasion aux équipes de choisir leurs destinations et de se préparer, et aux spectateurs de poser leurs congés. L’inconvénient, c’est que leur nombre conséquent n’aide certainement pas à s’y retrouver. Suivez le guide :

Pourquoi y a-t-il autant de tournois sur CS:GO ?


La version actuelle du jeu Counter-Strike, nommée Global Offensive, est sortie en 2012 alors que la scène esport était d’ores et déjà développée sur d’autres jeu, notamment sur ses versions antérieures Counter-Strike 1.6 et Counter-Strike:Source, mais également sur le célèbre jeu Starcraft II. A l’époque, c’est ce dernier qui détient le record de tournois par an, puis CS:GO prend le relai en 2015 et conserve à ce jour sa première place, avec au moins 894 tournois en 2017, nationaux et internationaux, en ligne et en lan.

Nombre de tournois par jeu en 2017 (Source : esportsearnings)

Classement Jeu Nombre de tournois
1 Counter-Strike:Global Offensive 894
2 Starcraft II 612
3 Super Smash Bros. Melee 275
4 Overwatch 259
5 Super Smash Bros. for Wii U 200
6 Dota 2 158
7 League of Legends 151
8 Warcraft III 124
9 Hearthstone 111
10 Gwent : The Witcher Card Game 88
…13 Rocket League 66
…17 FIFA 17, Street Fighter V 38
…20 Heroes of the Storm 31
…28 Rainbow Six Siege, PlayerUnknown’s Battlegrounds, Halo 5, Gears of War 14

Ce succès est en premier lieu dû à une communauté déjà bien établie depuis 1999, grâce aux opus précédents, qui ont grandement participé à construire la scène esport. Malgré des débuts difficiles, CS:GO est parvenu à rassembler cette communauté d’anciens fans, et à en amener de nouveaux, pour se constituer une large réserve de joueurs amateurs et de spectateurs. Mais pour que la sauce « esport » prenne, il faut autre chose : du spectacle. Ici, les bases du jeu sont faciles à appréhender, le principe pour gagner est simple, et le talent de quelques joueurs suffit à rendre une partie aussi palpitante à regarder qu’un match de son sport préféré. Counter-Strike est un juste mélange d’actions grandioses et de stratégies millimétrées, ce qui explique sa popularité croissante en Europe, en Amérique et en Asie. Pour cette raison, il semble peu surprenant que le nombre de tournois sur la franchise augmente, et dépasse largement ses concurrents MOBA, plus compliqués et moins spectaculaires pour les non-initiés.

Tous les tournois ont-ils la même importance ?


Bien évidemment, tous ces tournois n’ont pas la même importance. La plupart se veulent « amateurs » et son principalement nationaux, et rares sont les équipes professionnelles qui y participent désormais. Biens souvent, leur cash prize – la récompense en argent offerte aux meilleures équipes – est peu important et anecdotique, voire remplacé par une dotation en matériel informatique.

Les tournois internationaux sont quant à eux considérés comme «importants» lorsque leur cash prize dépasse les 100 000$, et que les équipes invitées et/ou qualifiées font partie du top mondial. Ces derniers peuvent se dérouler en partie en ligne, mais ont pour la grande majorité des phases finales se déroulant hors ligne et ouvertes au public. Ils sont gérés par plusieurs grandes organisations possédant leurs propres circuits annuels, comme la DreamHack ou l’ESL. Vient enfin la compétition organisée et gérée par Valve, le développeur du jeu, qui se veut déterminante dans le classement mondial et permet aux meilleures équipes de prouver leur suprématie : le Major.

Existe-t-il des ligues régionales ?


Contrairement à d’autres jeux esport où les ligues régionales possèdent leurs propres circuits, Counter-Strike rassemble presque systématiquement les équipes des différentes régions du monde lors de ses grands tournois. Bien qu’il existe des tournois exclusifs aux équipes européennes, nord et sud-américaines ou encore asiatiques, notamment lors de qualifications pour les compétitions les plus importantes, les organisateurs ne cherchent pas à cloisonner chaque région, ce malgré des disparités de niveau évidentes. Ainsi, aux Majors et autres événements de grande envergure, il ne sera pas surprenant des voir des équipes françaises et suédoises affronter des équipes américaines, brésiliennes, polonaises ou chinoises.

Comment fonctionne le système des Majors ?


Les Majors sont les tournois les plus importants sur la scène professionnelle de Counter-Strike. Ils sont organisés deux fois par an, en association entre Valve et une des structures organisatrices du milieu. Ces derniers déterminent, tous les six mois, les équipes dominantes, faibles ou émergentes du moment, les joueurs les plus en forme, et donnent l’espace d’un instant le titre de « meilleure équipe du monde » à leur vainqueur. Leur cash prize atteint désormais systématiquement les 1 000 000 $, et les matchs retransmis en direct attirent plusieurs dizaines de millions de spectateurs.

Ce qui fait la particularité et le prestige des Majors, c’est également que le chemin pour y accéder est long et sinueux. Sur plusieurs centaines d’équipes qui tentent leur chance au départ, seules huit pourront aller jusqu’aux quarts de finale, le Champions Stage, et auront l’honneur de jouer dans un stade rempli de fans surchauffés. Expliquer le fonctionnement d’une telle machine n’est pas non plus de tout repos, il est donc temps de s’accrocher pour ne rater aucune étape (tldr : on propose églement une image récapitulative juste en dessous). Prêts ? C’est parti.

Au bas de la chaîne : les qualifs en ligne


Au commencement, Valve décida pour l’occasion de séparer la scène Counter-Strike en quatre régions distinctes, l’Europe de l’Ouest et du Nord (EU), l’Amérique (NA), l’Europe de l’Est et les pays baltes (CIS), et l’Asie. Chaque région se voyait ainsi donner la chance d’envoyer certaines de ses équipes à la conquête du titre suprême.

Pour ce faire, il leur faut tout d’abord passer par un Minor, dernière étape régionale avant que toutes les équipes qualifiées ne soient rassemblées. Pour participer à ce Minor, chaque région organise une première phase de qualifications en lignes : les équipes les plus amateures passent tout d’abord par une « qualification ouverte », composée de trente-deux équipes, où tout le monde peut s’inscrire. Selon les régions, les six ou huit meilleures équipes de ce premier tour passent en « qualification fermée » pour affronter des équipes invitées d’office grâce à leur classement ou leur forme actuelle. Les huit meilleures équipes de cette seconde phase vont au Minor régional, qui est lui joué hors-ligne. Seule exception, l’Asie invite directement huit équipes au Minor sans passer par des phases de qualification au préalable. Ce système, appliqué en raison du lent développement de la scène asiatique, est d’ailleurs accusé de ne pas donner sa chance aux petites équipes de la région.

Pour quitter la région : les Minors


Plusieurs mois avant le Major, les équipes rescapées des qualifications tentent désespérément d’être les meilleures de leur région pour pouvoir se mêler à la scène internationale. Car bien évidemment, les places sont rares et se méritent : seules les deux meilleures équipes de chaque région, qui parviennent donc en finale de leur Minor, gagnent leur ticket pour le tournoi le plus prisé de l’année.

Les Minors ne sont pas joués devant un public, mais restent cependant des tournoi très suivis, car le niveau et l’enjeu sont importants. C’est aussi l’occasion pour des équipes considérées plus « faibles » et pour les outsiders de montrer leurs progrès et de battre les équipes dominantes.

Première phase du Major : le Challengers Stage


Ça y est, elles y sont arrivées. Deux équipes venues d’Europe de l’Ouest, deux d’Europe de l’Est, deux d’Amérique et deux d’Asie, voilà les quelques guerriers qui ont su se hisser jusqu’au tournoi principal, le Major. Ces huit équipes s’apprêtent désormais à affronter huit autres concurrents, les Challengers déchus qui ont fini entre la neuvième et la seizième place lors du Major précédent. Faute d’être parvenus aux quarts de finale, ces équipes conservent tout de même le privilège de ne pas avoir à repasser par les qualifications régionales, ce qui, au vu de ce qui a été décrit précédemment, représente un avantage certain.

Huit gagnants des Minors et huit perdants du Major s’affrontent donc une fois de plus au Challenger Stage dans l’espoir de passer à l’étape suivante. Là encore, les huit premiers deviennent les nouveaux Challengers, tandis que les huit derniers sont voués à repasser par la case Minor à la prochaine édition.

C’est bientôt fini : le Legends Stage


En réalité, la distance à parcourir n’est pas la même pour tout le monde, puisque certaines équipes sont déjà assurées de participer au Legends Stage, la dernière étape précédant les quarts. Les huit Challengers s’apprêtent donc à affronter les Légendes, huit autres équipes qui ont acquis ce statut en finissant dans le top 8 du Major précédent. Autrement dit, ceux qui sont parvenus à atteindre le sommet ont gagné le droit d’y rester jusqu’au prochain Major, à condition que l’équipe soit encore constituée d’au moins trois des cinq joueurs qui s’étaient qualifiés six mois auparavant. Bien évidemment, les Légendes remettent leur titre en jeu à chaque nouveau Major, et ne sont pas toujours assurées de sauver leur place. Le but des Challengers est ainsi de renverser la hiérarchie et d’obtenir la position très confortable de Légende, qui assure également une place aux quarts de finale, la dernière étape la plus importante, le Champions Stage.

Le Combat des Titans : le Champions Stage


La chaleur, l’excitation, les bruits sourds de la foule, la pression, l’atmosphère à l’intérieur de l’arène, tout ça, seules huit équipes sur des centaines au départ ont l’honneur de le connaître. Les nouvelles Légendes s’affrontent en quarts, demi-finales et en finale lors de matchs de longue haleine et avec un seul but cette fois : soulever le trophée.

Il serait faux d’affirmer que ces équipes ont été « chanceuses » de devenir Légendes, tant elles ont dû lutter pour en arriver là. C’est le parcours accompli qui donne son prestige au Major et aux équipes du top 8, considérées à cet instant comme les meilleures équipes du monde. La rang, la réputation et le succès des équipes et de leurs joueurs reposent en grande partie sur ce long parcours, sur les échecs et les victoires inattendus, et sur la qualité des matchs, dont certains ont fini par rentrer dans l’histoire.


La route vers le major : récapitulatif


Quels sont les principaux tournois de l’année ?


Vous l’aurez compris, il n’existe pas de système de points ou de circuit annuel sur Counter-Strike qui amènerait les équipes à se qualifier pour les Majors, les événemets incontournables que l’on retrouve deux fois par an. Certains conservent leurs avantages d’un Major à l’autre, tandis que les autres s’affrontent lors d’un circuit de qualification organisé spécialement pour l’occasion, qui s’étale sur environ trois mois. Les autres tournois ne comptent presque pas dans la note finale, si ce n’est pour obtenir des invitations aux qualifications fermées ou aux Minors.

Par conséquent, des tournois, il y en a à la pelle. Toute l’année, en quasi-continu, les fans ont l’opportunité de regarder des matchs en ligne ou hors ligne et d’encourager leurs équipes du top favorites. DreamHack, ESL, ELEAGUE et autres organisations se donnent du mal pour mettre en place des événements réguliers dans le monde entier, et même si tous ne sont pas de la même importance, ils offrent chacun leur part de spectacle et leurs matchs palpitants. Voici pour vous un récapitulatif des principaux tournois de l’année 2018 sur Counter-Strike:Global Offensive, qui sera mis à jour à l’annonce de nouveaux tournois :

Les principaux tournois CS:GO en 2018 (avec au moins 100 000$ de cash prize)


Tournoi Dates Récompense Nombre d’équipes Lieu
ELEAGUE Major Boston 2018 12 – 28 janvier 2018 1 000 000$ 24 Atlanta, Etats-Unis
Boston, Etats-Unis
cs_summit 2 8 – 11 février 2018 150 000$ 8 Los Angeles, Etats-Unis
Starladder i-league StarSeries – Saison 4 17 – 25 février 2018 300 000$ 16 Kiev, Ukraine
Intel Extreme Masters – IEM Katowice 2018 27 février – 4 mars 2018 524 000$ 16 Katowice, Pologne
World Electronic Sports Games – WESG 2018 13 – 18 mars 2018 1 500 000$ 27 Haikou, Chine
V4 Future Sports Festival 2018 23 – 25 mars 2018 617 903$ 8 Budapest, Hongrie
Copenhagen Games 2018 28 mars – 1 avril 2018 100 000$ 8 Copenhague, Danemark
Bets.net Masters Saison 1 5 – 8 avril 2018 100 000$ 8 Kiev, Ukraine
DreamHack Masters Marseille 18 – 22 avril 2018 250 000$ 16 Marseille, France
Intel Extreme Masters – IEM Sydney 2018 1 – 6 mai 2018 250 000$ 16 Sydney, Australie
ESL Pro League – EPL finales Saison 7 14 – 20 mai 2018 750 000$ 16 Dallas, Etats-Unis
DreamHack Open Tours 2018 19 – 21 mai 2018 100 000$ 8 Tours, France
DreamHack Open Austin 2018 1 – 3 juin 2018 100 000$ 8 Austin, Etats-Unis
Esports Championship Series – ECS finales Saison 5 8 – 10 juin 2018 660 000$ 8 Londres, Angleterre
DreamHack Open Summer 2018 16 – 18 juin 2018 100 000$ 8 Jönköping, Suède
BLAST Pro Series – Istanbul 2018 23 – 24 juin 2018 250 000$ 6 Istanbul, Turquie
ESL One Cologne 2018 3 – 8 juillet 2018 300 000$ 16 Cologne, Allemagne
DreamHack Open Valencia 2018 12 – 14 juillet 2018 100 000$ 8 Valence, Espagne
ELEAGUE CS:GO Premier 2018 21 – 29 juillet 2018 NC 8 Atlanta, Etats-Unis
ZOTAC Cup Masters 2018 24 – 26 août 2018 300 000$ 8 Hong Kong
DreamHack Masters Stockholm 2018 29 août – 2 septembre 2018 250 000$ 16 Stockholm, Suède
DreamHack Open Montréal 2018 7 – 9 septembre 2018 100 000$ 8 Montréal, Québec
FACEIT Major Londres 2018 1 – 23 septembre 2018 1 000 000$ 24 Londres, Angleterre
cs_summit 3 11 – 14 octobre 2018 NC 8 Los Angeles, Etats-Unis
DreamHack Open Atlanta 2018 16 – 18 novembre 2018 100 000$ 8 Atlanta, Etats-Unis
DreamHack Open Winter 2018 30 novembre – 2 décembre 2018 100 000$ 8 Jönköping, Suède
ESL Pro League – EPL finales Saison 8 10 – 16 décembre 2018 750 000$ 16 NC


– Article écrit par Tanéa Milesi